Fabolous seul contre tous

"There is no competition" : Fabolous revient avec de grandes ambitions. Il souhaite tout simplement devenir le roi de NYC. Bizarrement, et contre le phénomène de mode, Ghetto Fab nous la joue "poor lonesome cowboy" comme Lucky Luke depuis ses débuts puisqu'il n'appartient à aucune grosse écurie. Pas de YMCMB, Maybach Music, Bad Boys ou autre Quataris pour le natif de Brooklyn qui préfère diriger ses propres affaires avec son fidèle destrier Jolly "DJ Clue" Jumper et le résultat est sans appel. Dix ans après ses débuts avec Ghetto Fabolous, le rappeur a su se forger une solide réputation et truste toujours le top des charts.

Street Dreams, Real Talk, From Nothin' to Somethin', Loso's Way...De nombreux albums et autant de succès pour prouver qu'il vaut parfois être seul que mal accompagné. F-a-b-o-l-o-u-s ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Après avoir fait ses gammes aux côtés de grands noms (Nate Dogg, Jay-Z, Lil' Wayne, Jermaine Dupri et j'en passe...), il est grand temps pour lui de confirmer et de passer au niveau supérieur. Son prochain album Loso's Way 2, prévu en 2012, risque d'être NICEEEEE comme il aime si bien le répéter.

En attendant, Fabolous entretient sa plume aux côtés de Red Café, Meek Mill, Jadakiss ou Trey Songz sur des beats du moment comme Spend It de 2 Chainz ou Rack City de Tyga. Le résultat est disponible sur sa dernière tape There Is No Competition: Death Comes In 3 dans les bacs depuis le début de la semaine.

Tracklist de There Is No Competition: Death Comes In 3 :

01. Intro
02. Death Comes In 3′s
03. You Don’t Know Bout It Feat Meek Mill
04. Swag Champ
05. The Widows
06. She Did It
07. Spend It Feat. Trey Songz
08. Black City
09. Got That Work
10. B.E.T. Feat Jadakiss & Styles P
11. Get Down or Lay Down Feat. Lloyd Banks
12. Unfuckwitable Feat. Red Cafe
13. Death In The Family Feat. Paul Cain
14. Dram’s On Time
15. Lord Knows

Youssoupha : Le Noir que tout le monde désire

Pour être franc, le rap français est un business à trois têtes (et là vous imaginez Cerbère, le célèbre chien de la mythologie grecque avec les visages de Booba, La Fouine et Youssoupha). Les deux premiers ayant choisi une voie plus nord-américaine, nous pouvons décerner le prix du "Best Rapper Alive", notion chère à Lil' Wayne, au lyriciste Bantu. Ce n'est pas une surprise tant le rappeur a giflé la concurrence cette année malgré une exposition médiatique moins conséquente que ses deux "rivaux" qui jouent la carte des vidéos virales et autres grosses mixtapes.

Alors que son album Noir Désir est attendu pour le 23 janvier, le Gesteur peut se targuer de créer le buzz par le poids des mots et c'est une excellente nouvelle pour le rap français, tant dénigré pour son manque d'originalité et de qualité d'écriture. Il faut dire que Youssoupha est loin d'être un poids plume dans l'industrie, lui qui a changé grâce à l'amour que lui porte sa Geste Team. L'enfer c'est les autres comme l'a rappelé un certain monsieur Z en déposant plainte pour menace de mort. Malgré cela, le rappeur ne raconte que des histoires vraies sur une musique inspirée des disques de son père et la transmission des mots, sur papier ou bouche à oreille, est irréversible. Un peu de place pour le "dreamin'", comme disent les américains, et Youssoupha prolonge notre espérance de vie en nous rappelant tout de même que tout n'est pas noir et que la vie est belle...

Tracklist de l'album Noir Désir (Sortie le 23 janvier) :

L'amour
Viens
J'ai changé
Menace de mort
Histoires vraies (feat. Corneille)
Irréversible
Les disques de mon père (feat. Tabu Ley Rochereau)
L'enfer c'est les autres
B.A.O. (Bouche à oreille) [feat. Taïpan]
Gestelude, Pt. 1 (feat. Sam's)
Noir désir
Tout l'amour du monde
Dreamin' (feat. Indila)
Gestelude, Pt. 2 (feat. S-pi)
La vie est belle
Espérance de vie
4h37 (Outro)
Poids plume (Remix) [feat. Lino & Shurik'n]

Drake est-il trop soft ?

Drake fait-il du rap pour les fillettes ? C'est le débat qui fait rage depuis la sortie du deuxième album du canadien, Take Care. Pas assez de rage, de textes engagés, trop de chant...Une partie du public se lasserait-elle du rap chanté de M. 'Disque de platine' (ses deux premiers albums se sont écoulés à plus d'un million d'exemplaires) ?

Drake a mis une sacrée claque au rap mondial. Habitué au rap dur comme Young Jeezy, au rap symphonique de Kanye West ou au swagg de T.I., le public a appris à apprécier le côté sentimental du Hip Hop. Chantés ou rappés, les textes du Young Money Man mettent tout le monde d'accord, en témoigne sa victoire au Songwriters Hall of Fame en 2011. Faut-il forcément parler d'armes, de drogue et de sexe pour faire un bon rappeur ? Tel est le coeur du débat.

Le protégé de Lil' Wayne n'a pas grandi dans le ghetto au milieu de la dope. Le Hip Hop étant dans une période de recherche de la vérité et de la sincérité, de nombreux artistes se sont déjà cassé la gueule où ont failli se la casser - Rick Ross si tu nous écoute - en s'inventant une vie. Drake fait parti des amoureux de la plume et son côté lisse, comme disent les américains, a trouvé son public (effectivement très féminin). Il ne faut pas oublier - pour ceux qui le connaissent que depuis Thank Me Later - que Drizzy n'a jamais retourné sa veste et changé de style. Le flow, la voix et la plume sont toujours les même depuis So Far Gone ou Comeback Season.

Comme dirait l'autre, "si t'aimes pas t'écoute pas et puis c'est tout". C'est cette diversité qui fait avancer le rap en tant que musique et mouvement et soyons donc heureux d'avoir Rick Ross, Drake, Weezy, Andre 3000, Waka Flocka, Mac Miller ou Tyler The Creator.